Bibliothèque nationale de France. © Ville de Paris.
Je suis assis et je lis un poète. Il y a beaucoup de gens dans la salle, mais on ne les sent pas. Ils sont dans les livres. Quelquefois ils bougent entre les feuillets, comme des hommes qui dorment, et se retournent entre deux rêves. Ah ! qu’il fait bon être parmi des hommes qui lisent. Pourquoi ne sont-ils pas toujours ainsi ?
C'est ainsi que commence un célèbre passage du roman de Rilke, Les Cahiers de Malte Laurids Brigge, publié en 1910, traduit en français en 1926 par Maurice Betz. Ce passage cité est une déclaration d'amour à la lecture, au silence concentré, à la stimulation de l'imagination.
Et je suis assis et j’ai un poète. Quel destin ! Ils sont peut-être trois cents dans cette salle, qui lisent à présent ; mais il est impossible que chacun d’entre eux ait un poète. (Dieu sait ce qu’ils peuvent bien lire !) Il n’existe d’ailleurs pas trois cents poètes. Mais voyez mon destin : Moi, peut-être le plus misérable de ces liseurs, moi, un étranger, j’ai un poète.
Rilke a longtemps vécu à Paris, lui aussi en tant qu'étranger. Mais Rilke n'est pas « Malte ». Au moment où il publie son roman, il est déjà un poète reconnu.
La Bibliothèque nationale de France dont le narrateur parle est de nouveau ouverte au public depuis 2022, après des travaux de rénovation. Aujourd'hui, une petite bibliothèque située au boulevard de Port-Royal à Paris porte le nom de Rainer Maria Rilke.
Dans notre exposition, vous pouvez découvrir vous-même des livres de Rilke et sur Rilke : des éditions historiques et de nouvelles parutions. La terrasse qui est accessible depuis la deuxième salle, invite également à la lecture et à la détente.
